Une fille seule aux 24h du Mans motos !

Mais que fais une fille seule aux 24h du Mans motos ? La question est aussi bonne que le phénomène est rare.

Voilà plus de 20 ans que je viens au Mans régulièrement, pour des raisons personnelles mais également pour profiter du circuit et de cette course mythique mais je n’avais encore jamais assisté à l’édition motos, par manque de temps sans doute.

Cette année, je me suis accordée ce moment pour prendre la température de cet événement et voir si cela correspondait à mes attentes et mes affinités.

Mes attentes tout d’abord car une concentration de motos à cette échelle et dans cette ville que je connais bien promettait une première dont je pouvais devenir accro ; mes affinités aussi car, vous l’avez compris, j’aime les belles mécaniques.

Bien que l’édition se déroule sur 4 jours, je n’ai pu assister qu’à une seule journée d’essai et de qualifications, le vendredi 15 avril 2022, mais ça valait le coup !

Découverte du site

En arrivant sur le parking désert un peu après 8h00, on entend déjà vrombir des pots d’échappements. Ma curiosité me pousse à rechercher d’où vient ce bruit que j’apparente plutôt à une nuisance sonore qu’à un ronronnement bien huilé. Je suis donc ce son qui m’amène à aller visiter les champs alentours où les bikers campent pendant la durée de l’événement.

Quelle surprise de constater qu’à 8h30 du matin, les résonances proviennent d’une moto customisée avec un pot digne d’un tronçon d’égout dans lequel un homme déverse du carburant pendant qu’un de ses amis s’amuse à faire des flammes avec l’ensemble. 

Charmante manière de réveiller le camp après une soirée bien arrosée aux vues des nombreux cadavres de bouteilles jonchant le sol.

Heureusement, ceci est un cas isolé, la majorité des personnes présentent sont bienveillantes et là pour se divertir de la course et non pour faire des démonstrations de ce type. Le camp est, par ailleurs, plutôt calme à cette heure-ci.

LE circuit et les coureurs

Contrairement aux éditions auto et Classic des 24h du Mans qui utilisent le circuit dans sa globalité, soit les 13,629 km (8,5 miles) de piste, c’est sur le circuit Bugatti, plus restreint et long de 4,185 km (2,6 miles), que les motos concourent.

Dans un premier temps, je décide de me placer en face de la chicane Dunlop près du fameux pneu. La tribune compte déjà un bon nombre de visiteurs, plutôt masculins évidemment.

Les essais et qualifications sont aussi intéressants que la course en elle-même car l’euphorie est déjà bien présente et l’ambiance couve déjà. Sans parler du spectacle !

Les coureurs et coureuses sont de jeunes et talentueux professionnels qui manient leur bécane à la perfection. 

Les duos sur les side-cars sont eux aussi très impressionnants. Ils s’accordent dans une osmose merveilleuse.

Si j’ai pu assister à près d’une demi-douzaine de chutes de motards en moins de 3 heures, plus ahurissantes les unes que les autres, il faut bien avouer que les pilotes maitrisent à la perfection leurs machines et s’en sont tirés, en tout cas ces fois, avec plus de peur que de mal.

La plus impressionnante fut celle que l’on peut retrouver sur l’Instagram de Motorcyclesports_net.

 Même si le pilote s’en sort bien (apparemment juste une clavicule cassée), la chute fut plus que saisissante. La moto a été pulvérisée ! Ce genre de spectacle stupéfiant fait aussi parti du show mais ça m’a scotché.

Pour me remettre de ces émotions, je décide d’aller faire un tour dans le village. En descendant par les différentes tribunes, force est de constater qu’elles sont plutôt vides, eh oui, ce sont les 24 heures, la course, qui attire du monde beaucoup moins les essais et les qualifications.

Je ne passe pas vraiment inaperçue … Oui, une fille seule qui déambule ici, c’est aussi rare qu’un merle blanc. Je me suis déjà faite accoster vers 9h00 par un trio de garçons dont un voulait me faire boire sa bière au goulot. Et à midi passé, je ne compte qu’une dizaine de femmes croisées depuis mon arrivée. Elles sont toutes accompagnées, elles !

Je me ferai d’ailleurs conseiller un peu plus tard par un agent de la sécurité bienveillant qui me recommandera de partir avant le concert de 18H00. Etant une femme seule, je risquerais d’échauffer encore plus « les mâles en furie sous emprise d’alcool ». Il me dissuadera également de participer aux 2 jours de course seule ! Mais, ça c’est un autre sujet …  Revenons à nos motos.

 

Mon attrait pour les anciennes, toujours représentées selon moi dans chaque événement de ce genre, me pousse à arpenter le village de long en large. Je croise alors les coureurs qui vont entrer en piste. On est loin du lifestyle qui m’est si cher mais ils ont besoin de leurs multiples protections aux vues des chutes qu’ils risquent. 

Respect Messieurs Dames !

Je continue par cette chaude journée à rechercher mon graal, entre les stands de nourritures, de magasins éphémères en tout genre quand, soudain, en retrait de l’allée principale, j’aperçois une ancienne un peu dans son jus. Je m’approche et discute avec un monsieur qui m’indique une exposition à quelques mètres de là. Je m’en vais donc découvrir les trésors qui s’y trouvent.

Je ne suis pas déçue. Le club des Rétro Motocyclettes Sarthoises y exhibe ses plus beaux modèles restaurés, customisés et en état de marche !

Les engins sont très anciens, et couvrent la période de la fin des années 1920 au début des années 1960. On y trouve des marques comme BSA, Peugeot, Ratier, Motobécane, Monet Goyon, Terrot, Vespa, BMW, Sertum, Automoto, Gillet Herstal et même Dollar !

Exposition du club des Motocyclettes Sarthoises

Je m’informe un peu plus auprès des organisateurs, tous grands passionnés de mécanique et de vintage et insatiables sur leurs aventures. Certains ont même fait le tour de France à motos plusieurs fois.

Ils retapent minutieusement de vielles machines pour leur plus grand bonheur et pour le nôtre également !

Ils m’informent qu’ils vont faire quelques tours de pistes en fin d’après-midi, je ne vais pas manquer ça. C’est même pour ce moment que je suis venue.

En attendant, je me dirige vers la tribune de l’A.C.O. dont je suis membre. L’Automobile Club de l’Ouest est le créateur et l’organisateur de cet événement. Pour plus d’informations, je vous invite à consulter leur présentation.

L’adhésion annuelle de 65 € participe au financement des courses et de leur organisation et permet aux adhérents d’obtenir des réductions sur les entrées aux événements mais surtout d’accéder à la tribune de l’A.C.O.

Celle-ci se situe juste en face de la grille de départ, et d’arrivée bien entendu. Une place de 1er choix pour les spectateurs et spectatrices. De plus, on peut s’y restaurer et même se mettre dans un transat au soleil sans trop s’éloigner de sa place. Cerise sur le gâteau, on peut suivre en direct la progression de chaque coureur sur grands écrans.

C’est à cet endroit que je m’installe pour profiter de la parade des belles du Club Rétro Motocyclettes Sarthoises.

Alignées pour leur départ, elles sont shootées par des professionnels comme des stars. Chaque conducteur est habillé en fonction de l’époque de sa monture, dans un style décontracté. Et c’est parti ! La horde d’anciennes s’élancent dans un ronronnement typique des motos vintage, si prisées à mes oreilles.

Bon, on est loin des 1’45’’ des concurrentes actuelles. On leur laisse bien le triple de temps pour faire un tour. Sans compter la petite dernière, un modèle de 1953, qui a du mal à partir et ne fera que quelques centaines de mètres sous les encouragements de la foule. 

Quel kif ça doit être de rouler sur le mythique circuit des 24 heures du Mans sur une moto ancienne ! Et quel bonheur de les voir. C’est exactement ce pourquoi je suis venue, admirer des motos custom aussi vielles que rares, conduites par des passionnés dont le style vintage m’inspire.

La journée touche déjà à sa fin lorsque résonne les premières notes du concert. Les motards et leur tenues renforcées sont déjà rentrés au stand et attendent le jour J avec impatience.

Demain, la course débutera, une foule en liesse arrivera et remplira les gradins.

Pour ma part, il est temps de rentrer. Je vais écouter les sages conseils de l’agent de sécurité rencontré plus tôt dans la journée. 

Pour tout vous dire, cette aventure solo m’a bien plu même si ce n’est pas le genre de motos qui, à la base, m’intéresse. Vous l’aurez compris, c’est très festif et on y va en général entre potes pas uniquement pour regarder la course …

Je vais maintenant me préparer aux prochains événements auquel je vais participer, certes plus lifestyle, motos custom ou surf. Je reviendrai peut-être à la prochaine édition, à condition d’être accompagnée par des amis afin de profiter pleinement de tout ce qu’offre cette événement.

Si vous aussi vous avez déjà participé aux 24h du Mans motos ou si cet article vous a plu, n’hésitez pas à commenter et à partager !

A bientôt les riders ! 

                                   Carol

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