En tant que Sablaise, je me devais de présenter un shaper local. Ma chance, c’est que sur Les Sables d’Olonne, il y en a un excellent : Mathieu Portero de Daddy Seal Surfboards. J’ai donc pris rendez-vous avec lui afin de découvrir son travail et son talent. Il m’a accueilli très amicalement dans son atelier, rue Marcel Dassault à Olonne sur Mer.
Ayant grandi bien loin de l’océan, Mathieu n’était pas prédestiné à devenir surfeur et encore moins shaper. Ses études bordelaises l’ont rapprochées des vagues. Une partie de sa famille vivant aux Sables, il y venait régulièrement. Il y a rencontré l’Amour ce qui l’a fait rester.
Il vient donc s’installer, il y a plus de 17 ans maintenant, au pays d’Olonne. Il surfe souvent avec ses copains et désire essayer de se faire une planche lui-même. Comme ça, pour essayer, se lancer un défi.
Ses études de dessins industriels lui ont enseignés quelques principes de bases comme la résistance des matériaux, ça va l’y aider.
Sa belle-mère lui prête alors son garage pour son bricolage de boards. Et ce premier essai est tellement concluant que tous ses amis vont lui en demander une. Il s’exécute, ravi de pouvoir mettre son nouveau talent au service de ceux qu’il aime. Et le succès est au rendez-vous car cela va s’étendre au-delà de ce cercle d’intimes. Il commence alors à shaper pour des clients.
Au bout de 4 ans dans le garage de belle-maman (elle est patiente et sympa ! 😄), il shape environ une centaine de boards par an. Ce quota est aujourd’hui, selon lui, un minimum pour être rentable et se lancer. La machine est en route, il s’installe à son compte et c’est décidé, il sera shaper.
Il n’est pas toujours aisé de se choisir un nom. On est en 2009, Mathieu, qui délire avec un pote sur le surnom Papa phoque, a l’idée de mettre ce pseudo en anglais : Daddy Seal. Ça sonne plutôt bien, il va donc nommer son atelier ainsi. Daddy Seal Surfboards est né.
Afin de se faire connaitre, le bouche à oreille fonctionne plutôt bien. Les réseaux sociaux aussi. Etre un shaper, c’est super mais pour durer, il faut être excellent car si les planches ne sont pas satisfaisantes, ça se sait vite et l’aventure tombe à l’eau. C’est le cas de le dire !
Mathieu, lui n’est pas de ceux-là. Et il va le confirmer en équipant de très bons surfeurs en France et même jusqu’en Indonésie. Cela va lui donner un retentissement international et lui permettre de tester de nouvelles planches, de s’améliorer. Son travail l’amène également à collaborer avec des marques prestigieuses comme Volcom.
Les conceptions de Mathieu sont performantes. Il est surfeur lui-même. Il sait ce qu’il fait, il sait ce qu’il faut. Il s’adapte au client : boards aux différents atouts et formes, adaptées selon la taille du surfeur, sa corpulence et son affinité avec tel ou tel type de vagues. Il fait du sur-mesure. Aucune planche n’est identique puisque tout est fait main. Au toucher, au feeling, il sculpte tel un artiste.
Ses modèles uniques sont souvent très techniques. Il s’adresse parfois à des sportifs de hauts niveaux et d’autres fois à des surfers à la cool. Il souhaite donc proposer une gamme plus lifestyle pour les personnes qui cherchent juste à prendre du plaisir sans pour autant faire des rollers.
En 2017, il lance donc sa 2ème marque sous le nom de Pastline avec une ligne plus standard comprenant des planches plus rétro, plus esthétiques en termes de ligne, moins sportives et toutes aussi belles.
On hésite souvent très longtemps avant de venir le consulter. Peut-être certains d’entre vous se demandent à quel moment ou avec quel niveau de surf on peut venir le voir. Mathieu nous explique qu’on commence le surf sur des planches en mousse aux volumes généreux, assez larges et stables pour se mettre facilement debout dans les vagues au bord de la plage. Et, dès lors qu’on commence à longer les vagues, à, prendre des directions, on peut changer de matériau. C’est à ce moment-là que l’on peut s’adresser à un shaper.
Il discute alors avec vous de votre manière de surfer, de la forme désirée, de la longueur, du nombre de dérives. Il a besoin de vos mensurations (poids, taille) et vous laisse choisir les couleurs, dessins de votre future acquisition. Plus de 75% des clients souhaitent de la couleur. Certains puristes veulent garder le blanc du pain de mousse d’origine, par nostalgie.
Concernant les prix, il faut compter au minimum 650 € mais cela peut aller jusqu’à 1500 € sur des modèles très spécifiques. Si cela vous parait élever, il ne faut pas oublier que ce sont des planches uniques adapté à chaque propriétaire. A ne pas comparer avec les planches chinoises d’entrée de gamme qu’on peut trouver en surfshop, ni celles européennes qui seront standards et beaucoup moins adaptées.
De plus, lorsque vous surfez sur une board taillée pour vous, votre manière de surfer s’en verra améliorée puisqu’elle aura été pensée pour vous, par vous et par un shaper professionnel. La longévité de votre bien s’en verra également prolongée car il aura été réalisé avec des matériaux résistants.
En conclusion, que vous soyez néophytes ou confirmés, il ne faut pas hésitez à aller rencontrer Mathieu Portero dans son atelier Daddy Seal Surfboards. Il vous conseillera au mieux sur votre besoin, saura réaliser la planche de vos rêves. Et je vous avoue qu’une belle board de sa conception, rien que pour la déco, ça fait envie ! Alors pour surfer, c’est le kiff absolu ! 🏄♂️🌊✨
A bientôt.
Carol
Retrouvez toutes les infos concernant les créations de Mathieu Portero sur ses sites : Daddy Seal et Pastline.
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