La Norton Commando

Amis riders, je vous propose d’aborder un mythe : la célèbre Norton Commando.

Que vous rouliez ou non à moto, beaucoup d’entre vous la connaissent déjà. De là à en avoir une, le pas peut être très grand !
Pour ma part, bien qu’abritant 2 bolides dans mon garage, je n’ai pas encore ce plaisir et cela reste un rêve. Est-il atteignable ?… La question reste en suspens.

Naissance de la marque Norton

Biographie

Tout d’abord, une courte biographie de la marque. Créée en 1898 par l’anglais James Lansdowne Norton, surnommé Pa et considéré encore aujourd’hui comme le père de l’industrie motocycliste anglaise, la marque prend son naturellement son nom. Enfant passionné de modèles réduits, de mécanique et d’engins en tout genre, celui-ci se lance dans la fabrication de pièces détachées pour cycles. Il sort son tout premier modèle, équipé d’un moteur Peugeot, en 1902.

Malheureusement, « Pa » Norton était plutôt philanthrope. La société sera reprise en main par des financiers qui évinceront la famille dès la mort du paternel en 1924.
Dès les premières décennies, la marque forge sa notoriété en gagnant des courses de motos. A la fin des années 30, les conflits faisant rage en Europe, Norton s’impliquera dans l’effort de guerre en fabricant près de 100 000 motos pour soutenir les troupes alliées.
Au milieu du 20ème siècle, sa réputation est immense grâce notamment au pilote Geoff Duke. Celui-ci concourra pour la marque sur des modèles comme la Manx. Il sera même champion du monde.

Le mythe Commando

Il y a des moments dans l’histoire qui peuvent remodeler une marque. Celui de Norton est venu dans les années 60.

Présentée au salon de l’automobile d’Earls Court en 1967, la Norton Commando est sans doute le modèle le plus célèbre de la marque. Au cours de la décennie pendant laquelle elle a été produite, plus de 55000 exemplaires ont été vendus.
Or, lorsqu’elle est présentée, elle est déjà, en quelque sorte, obsolète. En effet, son moteur a vu le jour sous le crayon de Bert Hopwood en 1948, soit 3 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, donc 19 ans avant sa sortie. A l’époque, il s’agissait d’un 350cc qui a été augmenté au fil des ans et de sa conception en 750cc (en réalité 745 cm3).
A sa sortie, elle est en concurrence avec des motos plus performantes, notamment les Japonaises comme la Honda CB 750 avec sa fiabilité à toute épreuve, son démarrage électrique et ses freins à disque.

Le moteur est "pré-unitaire"

Mais cette moto a des atouts indéniables. Le moteur est “pré-unitaire”, c’est-à-dire que la boîte de vitesses ne fait pas partie intégrante du carter et le changement offre trois avantages : un centre de gravité déplacé plus vers l’avant, plus d’espace derrière les carburateurs pour la boîte à air et une apparence inclinée attrayante.

De plus, le 750cc Commando est pourvu du système Isolastic breveté par Bernard Hooper, ingénieur en chef de Norton-Villiers. Conçu par le Dr. Stephan Bauer, le cadre se forme d’un seul tube supérieur qui isole l’ensemble moteur, boîte de vitesses et bras oscillant boulonné ensemble, du châssis et donc du pilote, par des supports en caoutchouc spéciaux. C’est une vraie prouesse puisque ce système permet au motard de ne pas subir les tressaillements de la machine.

L'historique

1968 et 1969, MKI 750 Fastback
1970, MKII 750, modèles Fastback S et Roadster
1971, MKIII 750, modèles SS, Roadster et Fastback Long Range
1972, MKIV 750, modèles Fastback, Roadster, Combat, Interstate et High Rider
1973 et 1974, MKV 750, modèles Fastback, Roadster, Combat, Interstate et High Rider
1973 et 1974, MKI 850 et MKIA 850, modèles Roadster, Interstate et High Rider
1974, MKII 850 et MKIIA 850, modèles Roadster, Interstate et High Rider
1974, série limitée John Player Replica produite en 200 à 250 exemplaires
1975 à 1977, MKIII 850, modèles Roadster, Interstate et High Rider

En 1973, la marque fusionne avec Triumph puis est liquidée en 1980, avant de renaître en 1988 avec son modèle Commander.

Les améliorations

Le 1er modèle appelé Fastback comportait pas mal de problèmes (défaillance du cadre, béquille latérale fragile, fuite des carburateurs, …) et a vite été rejoint par le S Type.

En 1973, on appose un moteur de 850cm3 (en fait 828 cm3) sur les nouvelles références dont le fameux 850 Interstate. Je ne vais pas développer plus que ça. Quelques améliorations ont dû être apportées tout au long de sa commercialisation ce qui a donné lieu à de nombreuses versions dont voici une liste non-exhaustive :

Un succès indéniable

Toujours est-il que dès son lancement, son succès a été fulgurant et en a étonné plus d’un. Elle a été élue 5 années de suite (de 1968 à 1972) machine de l’année par le magazine spécialisé Motor Cycle News ! Et son design classique perdure puisque le Commando 961, inspirée de son célèbre prédécesseur, est apparu en 2011.

Si je devais choisir un modèle, je pense que j’aimerais prendre un des plus vieux modèles comme une Fastback de la fin des années 60 mais il n’y a pas de bon choix. C’est une moto tellement mythique que chaque spécimen a son intérêt. Aujourd’hui, il y en a d’occasions, mais comme pour toutes les vieilles bécanes, les prix varient. Aux USA, on peut en trouver à partir de 6000 $ auxquels il faut ajouter l’exportation et il vaut mieux passer par un spécialiste pour cela.


Sur le vieux continent, on en trouve également, à des prix plus élevés. Et à moins d’être bricoleur et bien équipé, il est préférable d’acheter une version bien refaite pour ne pas avoir de surprise. Sur le site de Legend Motorcycles (http://www.legendmotorcycles.fr/ ) qui travaille en direct avec son partenaire américain Baxter-Cycle de l’Iowa, on peut trouver son bonheur.

Version custom

Sinon, avec une version destroy glanée à pas cher, il faut mettre les mains dans le cambouis ou passer par un professionnel. Il y a bien entendu de nombreux préparateurs de motos à travers toute l’Europe qui font de belles rénovations mais attention à fixer dès le début un budget sous peine de le voir exploser !

En ce qui concerne les pièces détachées, des spécialistes en proposent en ligne comme Colorado Norton Works de l’autre côté de l’Atlantique ; ils font des révisions et des pièces de qualité. Matt Rambow, le passionné qui tient cNw, met en vente de temps à autre des machines entièrement révisées, trop chères pour mon porte-monnaie mais d’une finition exceptionnelle.

Pièces détachées

En Europe, on peut trouver également des spécialistes comme Holland Norton Works (cf. photo ci-contre) qui s’approvisionne chez leur confrère américain cité ci-dessus donc avec un gage de qualité. Ils proposent à peu près les mêmes prestations et rénovent aussi d’autres marques comme Triumph. Ils offrent à la vente de très beaux modèles à des prix encore trop élevés pour ma bourse.

Depuis sa création, après plusieurs faillites, changements de propriétaires et même après un scandale financier, la marque existe toujours. Elle a été rachetée en 2020 par le constructeur indien TVS Motor qui compte bien rééditer les plus beaux modèles.

Nouvelle version 2023

Norton a récemment présenté une nouvelle édition du Commando. Dévoilée il y a quelques mois, celle-ci se nommera Commando 961 comme ses prédécesseurs. 

Disponible en version Cafe Racer et en version Sport, elle devraient en faire rêver plus d’un, moi la première ! La différence entre les 2 modèles sera un guidon bracelet sur la plus sportive.

Son design néo rétro lui donne du caractère et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle est la digne héritière du nom légendaire qu’elle porte. 

Son look est très proche des versions précédentes. Une anglaise racée et majestueuse comme on les adore !

Même si elle conserve sa taille de guêpe, la nouveauté est plutôt dans les améliorations techniques. De nombreux changements ont été fait pour améliorer les performances et résoudre les problèmes des versions précédentes. Sa fiabilité est ainsi renforcée.

Le carbone est présent pour encore plus de caractère. Le réservoir qui semble s’être allongé a perdu 2 litres pour atteindre les 15l d’autonomie. 

Je vous laisse prendre connaissance de ces vidéos postées par la marque.

Reste à avoir les quelques 19 000 € qu’il faut débourser pour l’acquérir. Il faut aussi de la patience pour rouler avec ce bolide rutilant.

En effet, pour l’instant, même après quelques mois d’attente entre la présentation et la commercialisation, la nouvelle Norton Commando 961 MK III 2023 n’est disponible qu’au Royaume Uni. On est jaloux !

Les bonnes choses prennent du temps, c’est bien connu !

Carol

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